Mise en œuvre de la stratégie locale par des actions concrètes de conservation des espèces cibles

La deuxième composante démontrera la conservation des 21 espèces clés. Ce sera un processus large avec tous les acteurs concernés pour lesquels la capacité de mener le programme de conservation des espèces aura été renforcée. L’objectif de cette composante est d’assurer la conservation à long terme des 20 espèces de plantes forestières clés et de l’espèce d’oiseau Ardeola idea.

Les communautés locales auront les capacités techniques appropriées après diverses formations sur la conservation des espèces ciblées. En ce qui concerne leur motivation, des stratégies économiques et d’incitation seront développés pour atténuer les impacts négatifs des actions de conservation (perturbation des habitudes de la population dans l’utilisation des ressources naturelles, restriction de l’accès aux ressources, interdiction de destruction des habitats des espèces cibles …). Pour cela, des solutions de rechange seront favorisées, telles que le développement d’activités génératrices de revenus (par ex. l’écotourisme, la pisciculture), les petits projets d’infrastructure (avec d’autres partenaires financiers), l’intensification et l’équipement agricole. Le chapitre 3.1.1 donne des détails sur ces aspects.

Les activités de conservation des 20 espèces de plantes forestières suivront différentes étapes:

  • Evaluation participative des systèmes existants et de la gestion par les agriculteurs des espèces cibles;
  • Transfert des techniques de régénération artificielle et assistance à la régénération naturelle des espèces afin de préserver leur population et maintenir leur patrimoine génétique dans le cadre forestier communautaire;
  • Transfert de compétence sur l’enrichissement et les techniques de restauration;
  • Promotion des systèmes agroforestiers, intégrant les espèces de légumineuses (famille Fabaceae) fixatrices d’azote et engrais du sol, outre le rôle joué par leurs racines dans la préservation du sol contre l’érosion. Cela permettra aux agriculteurs de maintenir la fertilité du sol et de maintenir leur production. D’autres espèces ciblées du projet sont: la production d’huile essentielle et de plantes médicinales (Symphonia fasciculata, famille Clusiaceae) ou des fruits comestibles (Ocotea racemosa [WERFF, 2013], famille Lauraceae et Weinnmannia comersonnii, famille Cunoniaceae). Cela permettra aux paysans de diversifier leur production en introduisant dans leurs terres agricoles de nouvelles espèces. Cette option est soutenue par un projet Darwin mis en œuvre par le SNGF et d’autres partenaires dans le corridor forestier Fandriana-Vondrozo et la zone Itremo (dans la partie sud et la zone centrale des hauts plateaux). Les services environnementaux et les produits offerts par des espèces ciblées amélioreront la motivation des populations locales pour les conserver.
  • Transfert de mesures techniques telles que l’inventaire de la population et l’analyse démographique pour évaluer et renforcer la potentialité de reproduction, garantissant la perpétuation de l’espèce et contribuant à la conservation des espèces dans les zones protégées.

Le SNGF collaborera avec un partenaire technique établi localement pour octroyer des formations aux différentes parties prenantes dans ces activités et transférera les protocoles techniques nécessaires qui comporteront plusieurs étapes telles que: surveillance phénologique, prélèvement et traitements de semences, activités de pépinière, enrichissement forestier, restauration et agroforesterie.

Pour l’Ardeola idea, les actions de conservation des espèces seront essentiellement axées sur la préservation de l’habitat. Dans la convention collective pour la conservation de l’espèce, une mention particulière sur le soutien apporté aux moyens de subsistance de la population peut être proposée par le projet afin qu’elle s’abstienne de collecter les œufs et les poussins de l’espèce. En fait, elle le fait pour s’alimenter occasionnellement. Cela pourrait, par exemple, être la fourniture de techniques de culture de semences et de légumes, le soutien aux activités d’élevage, l’amélioration de leur équipement de pêche, la formation à la production artisanale et l’accueil touristique. Ces actions seront incluses dans les plans économiques et incitatifs pour l’action de conservation, dans le cadre de la convention collective.

Les résultats de cette composante 2 sont les suivants:

O 2.1: Conditions habilitantes créées pour la participation des populations locales à la conservation des espèces clés

O 2.2: Amélioration des moyens de subsistance des communautés locales résultant de leur soutien aux actions de conservation

L’atteinte du Résultat 2.1 s’appuie sur le transfert de capacité technique pour la conservation des espèces clés qui est une suite logique aux deux résultats précédents. En effet, la sensibilisation et les engagements (selon les résultats et les résultats obtenus à partir de la composante 1) associés à la capacité technique de toutes les parties prenantes contribueront à l’efficacité de la mise en œuvre des stratégies concertées.

Les innovations apportées par le projet consistent à la participation au niveau local dès la conception avant une adoption au niveau national. Avec ce résultat, les acteurs locaux auront la capacité et seront engagés dans le programme de conservation des 21 espèces. Pour rendre le modèle encore plus durable en ce qui concerne la conservation des espèces, les actions sur la conservation des espèces seront réalisées tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des aires protégées.

Dans le cadre de ce résultat, les sous-résultats attendus sont:

O2.1.1: Contrats de gestion transférés aux communautés locales pour une meilleure mise en œuvre

O2.1.2: Participation efficace de tous les acteurs dans les sites du projet pour la conservation des espèces cibles

Dans le Résultat 2.2., concernant les actions entreprises par les différentes parties prenantes, l’impact principal devrait être l’engagement dynamique des communautés locales par rapport à la conservation des espèces dans les sites du projet et dans les zones protégées environnantes. À l’intérieur des aires protégées, la conservation passive devrait être remplacée par une régénération naturelle et la gestion des arbres mères pour les principales espèces végétales.

En effet, les processus de régénération naturelle «passifs» ne suffisent pas nécessairement à la persistance d’espèces d’arbres endémiques écologiquement exigeants. Une gestion active est proposée, dans laquelle les processus naturels de régénération seront influencés par l’éclaircissement et la préparation du sol, et où la productivité des arbres mère phénotypiquement sélectionnés (arbres semenciers) des espèces cibles sera favorisée, par exemple, par la maîtrise de l’ombre par l’éclaircissement sélectif de la canopée, complété par la collecte de semences et la production de semis dans les pépinières pour augmenter les populations naturelles.

En réalité, la plupart des sites de mise en œuvre du projet comprennent des aires protégées (chapitre 2. 1.4). Les incitations économiques pour les actions de conservation devraient être promues parmi la population locale pour assurer leur motivation à participer à des actions de conservation des espèces clés.

Les mesures suivantes seront développées par le projet pour assurer l’atteinte du Résultat 2.2:

  • La présence d’activités de développement qui tentent d’accompagner les populations locales dans leurs efforts de conservation accentue leurs motivations. Une activité pérenne assure les motivations de la population (expérience de MBG dans Mahabo-Mananivo, zone littorale dans le sud-est).
  • Les activités de soutien et de développement ainsi que leur durée ont un impact sur le succès et la durabilité des projets de conservation. Les activités de soutien devraient être liées aux moyens de subsistance des populations locales. Ce soutien comprendra: l’utilisation durable des ressources naturelles existantes (par exemple: système agroforestier qui vise à la fois la protection des sols et la fertilisation et la diversification de la production des agriculteurs); L’introduction et la diversification des activités génératrices de revenus (apiculture, plantation d’arbres fruitiers, amélioration de l’agriculture, volaille, production artisanale, développement de la chaîne pour les produits locaux, accueil des touristes), par la formation technique et la formation en gestion des ménages bénéficiaires, la fourniture de matériaux (semences et équipements ) ; le soutien à la recherche sur les opportunités d’utilisation et les marchés avec de nouveaux produits; les investissements directs dans les projets sociaux (santé et hygiène, puits, éducation, subvention du salaire des enseignants, construction scolaire, matériel scolaire, kits de panneaux solaires, soutien à la sécurité locale).
  • La durée et la durabilité des projets jouent un rôle important dans l’efficacité à long terme des activités mises en œuvre. À cette fin, le maintien d’un suivi des activités de développement à plus long terme, initié au niveau de la population locale afin de corriger les différents écarts liés à la conservation, est très important. La prise en compte régulière des problèmes du paysan est nécessaire.
  • La présence d’un responsable local permanent (ou plus tard, d’une autorité) ayant un pouvoir de décision et représentant l’organisme de soutien semble être un facteur important de l’implication des populations locales. Au cours de la mise en œuvre du projet et après sa fin, les services forestiers locaux joueront un rôle par rapport à cet aspect.

Le Résultat 2.2 sur l’amélioration des moyens de subsistance des communautés locales résultant de leur soutien aux actions de conservation sera soutenu par le sous-résultat suivant: O2.2.1 Incitations économiques / modèles de moyens de subsistance alternatifs favorables à la conservation.