Développement d’une approche participative basée sur les espèces pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité

La première composante a pour but d’établir des stratégies de conservation basées sur les espèces. A cette fin, les différentes actions à entreprendre sont :

  • l’information, la sensibilisation et la formation basique de toutes les parties prenantes, en particulier les communautés locales et les décideurs politiques ;
  • des recherches scientifiques pour améliorer les connaissances sur les 21 espèces (études biophysiques et socio-économiques) ;
  • la consultation locale et nationale pour l’élaboration des stratégies de conservation des 21 espèces, en tenant compte des leçons apprises d’autres expériences (au niveau régional et mondial) et en fournissant les mesures pour leur mise en œuvre effective,
  • la signature d’une convention collective (établie suite au processus de consultation à différents niveaux) sur les stratégies de mise en œuvre de la conservation des espèces pour garantir un engagement et une implication effectifs de tous les acteurs.

Résultats de la composante 1 :

O1.1. : La conservation de la biodiversité par une approche basée sur les espèces est connue de toutes les parties prenantes

01.2. : Les données sur les valeurs économiques et sociales, les connaissances techniques et scientifiques sur les 21 espèces sont disponibles

O1.3. : Une convention collective locale appuyée par les acteurs locaux est mise en œuvre pour les 21 espèces-cibles dans les zones d’intervention du projet.

Le Résultat 1.1 sera atteint grâce à la sensibilisation générale de tous les acteurs aux niveaux local et national. L’importance et la complémentarité de l’approche avec l’actuelle conservation basée sur l’écosystème à travers les aires protégées constituera le principal objectif des séances de sensibilisation.

Au niveau national, les leçons apprises seront tirées des sites d’intervention du projet afin de prendre en compte le contexte socio-économique et les acteurs locaux. Pour cela, des diagnostics approfondis sur les capacités existantes et les lacunes observées seront menés pour concevoir et apporter les améliorations et les mesures correctives à entreprendre dans les nouvelles stratégies de conservation de la biodiversité axées sur les 21 espèces-cibles. L’analyse des lacunes des actions antérieures et actuelles dans les différents sites (2.6.- Analyse de l’existant et des lacunes) fournira des données sur les problèmes à traiter et une nouvelle orientation à suivre pour assurer l’efficacité de la complémentarité entre l’approche de conservation des écosystèmes et le projet axé sur les espèces-cibles. Les actions et les résultats positifs de la conservation des écosystèmes dans les aires protégées seront particulièrement pris en compte (actions MNP) et le soutien technique, social et économique offert aux communautés locales (comme à Mahabo Mananivo de MBG ou à Betampona de MFG) également.

L’examen des leçons tirées (résultats de la stratégie et du plan d’action) des expériences nationales a fourni certains éléments pour la conception des stratégies de conservation des espèces clés.

Pour cela, le projet sera mis en œuvre en:

  • travaillant sur différents sites géographiques à travers la gamme naturelle de chaque espèce clé, dans des aires protégées et non protégées;
  • ajoutant la conservation des espèces à la gestion des écosystèmes;
  • développant le renforcement des connaissances pour assurer la conservation des espèces et leur utilisation durable;
  • améliorant la préservation des espèces par l’augmentation de la population (propagation des espèces végétales et gestion de la reproduction d’Ardeola idea) ;
  • impliquant différents acteurs locaux, à partir des populations locales (ménages) pour réduire la pression sur les espèces et leurs habitats ;
  • soutenant les moyens locaux de subsistance.

Les expériences en Afrique et dans d’autres pays ont également fourni des leçons pour les stratégies de conservation des espèces clés :

  • contribution à la mise en œuvre du programme CITES et de l’UICN qui sont des initiatives mondiales visant à la conservation de la biodiversité à partir d’espèces;
  • assurance de la survie des espèces clés avec intervention à l’intérieur et à l’extérieur des aires protégées;
  • amélioration la résilience des espèces au changement climatique en élargissant les actions de conservation en dehors des aires protégées;
  • accès de la population locale à des techniques liées à ses pratiques de survie (y compris les systèmes d’agroforesterie et de domestication dans les actions de conservation) et soutien avec des incitations sociales et économiques;
  • renforcement des capacités sur la reproduction biologique des espèces et leur multiplication physiologique pour former et guider les communautés locales;
  • promotion de la conservation de la biodiversité au niveau des ressources génétiques en agissant sur plusieurs sites de distribution pour les espèces clés.

Ces leçons seront adaptées selon les différents facteurs déterminant le succès de la conservation: facteurs sociaux, économiques et écologiques. Un modèle adapté au contexte local (sur les sites d’intervention du projet) et au contexte national (au niveau du pays) sera élaboré en fonction de ces différentes variables. Pour que tous ces processus soient bien implantés et convenus, une campagne de sensibilisation sera menée simultanément.

Pour les espèces d’oiseaux migrateurs Ardeola idea, un programme de sensibilisation devrait être mené en deux étapes: avant l’arrivée de l’espèce à Madagascar (mai-septembre) et pendant sa présence sur l’île (octobre-avril).

Le résultat attendu est O1.1.1: Programme de sensibilisation de différents acteurs (communautés locales, agents techniques, autorités locales) pour appuyer la conservation d’espèces importantes

Le résultat 1.2. Sur l’amélioration des connaissances, sera effectué à travers des études et des recherches dans différents domaines: foresterie, écologie, biologie (faune et flore) et économie. L’objectif est de recueillir toutes les informations nécessaires pour les actions de conservation des espèces clés. Le statut, l’écologie, la biologie et les valeurs socio-économiques seront étudiés, ainsi que les autres valeurs de chaque espèce. Les résultats de la recherche appuieront les stratégies de conservation et l’utilisation durable des espèces et des produits dérivés.

Actuellement, les études se concentrent sur une ou deux disciplines scientifiques et, en raison du manque de ressources financières, l’enquête se déroule dans un ou deux sites uniquement. Cette méthode présente des lacunes car l’efficacité de la conservation dépend de plusieurs facteurs connexes, et la conservation des espèces doit tenir compte autant que possible de la portée naturelle des ressources génétiques.

Différentes formes de communication sur les résultats de la recherche et sur leur exploitation pratique seront établies et adressées aux différentes parties prenantes de la conservation des espèces.

Deux sous-résultats appuient la réalisation du résultat 1.2:

– O1.2.1.: Un plan de recherche biologique, physique et écologique sur les 21 espèces cibles pour soutenir leurs actions de conservation

– O1.2.2.: Une analyse économique sectorielle complète des services et produits dérivés des 21 espèces d’importance mondiale et nationale

Le Résultat 1.3. sera atteint par la formalisation des engagements des parties prenantes (dont la sensibilisation et la capacité de base seront soulevées dans le résultat 1.3) sur la conservation des espèces. Les acteurs concernés seront: les populations locales; les autorités traditionnelles et administratives; les agents publics locaux dans les domaines de la foresterie, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage animalier et du foncier; les agents d’organisations non-gouvernementales; les chercheurs et les décideurs dans les départements du gouvernement central.

Cette approche avec un accord multilatéral est une innovation du projet, car elle regroupe un large éventail d’acteurs dans un seul accord pour faire en sorte que diverses actions convergent vers l’objectif de conservation des espèces. L’approche impliquera également les thématiques ou les associations de production existantes et une orientation et une stratégie particulières seront développées pour les groupes qui pourraient s’y opposer. L’approche sera évaluée à moyen terme, et à l’issue de l’évaluation les ajustements nécessaires seront inclus.

Pour ce faire, des outils techniques et administratifs seront développés et partagés avec tous les acteurs. Les différents outils de gestion des actions de conservation sont les suivants: directives techniques pour la conservation des espèces à l’intérieur et à l’extérieur des aires protégées, manuels d’évaluation des indicateurs de performance de la conservation; chartes de responsabilité dans le cadre de la convention impliquant différents signataires ; manuels de procédures pour les différentes implications ; document d’orientation stratégique pour l’intégration de la conservation dans les plans de développement ; des affiches, des dépliants et des brochures pour la sensibilisation, l’information et la formation. Ces éléments sont liés à la mise en œuvre collective pour la pérennité des actions dans le processus de développement local associé à la conservation des espèces clés vivant dans différents sites: aires protégées, sites Ramsar, forêts classées, stations forestières, réserves forestières, propriétés communales ou terrains privés.

Le modèle de contrats de transfert de gestion entre l’Administration forestière et les communautés locales (2.1.3. – Stratégies nationales existantes pour la gestion de la biodiversité à Madagascar) servira de base à l’élaboration de la convention collective. Ces modèles comprendront d’autres parties prenantes (telles que les autorités locales, les services techniques, les chercheurs et les opérateurs économiques) pour lesquels les droits et obligations seront spécifiés pour chaque entité. En outre, la convention collective sera communément conçue et comprendra des aspects sociaux, culturels, économiques et techniques. Les actions en faveur de la promotion d’un plan d’action économique et d’encouragement à la conservation devraient être discutées avec les parties prenantes locales pour offrir des solutions alternatives et des compensations contre les impacts négatifs sur les moyens de subsistance des populations.

Le Résultat 1.3. Correspond aux sous-résultats suivants:

-O1.3.1: Stratégies de conservation des espèces pour compléter la gestion de l’écosystème (préparée de manière participative avec des représentants de la communauté locale)

-O1.3.2: Outils techniques et administratifs pour l’application des conventions collectives

-01.3.3: Modèle de convention collective pour les stratégies de conservation des espèces